Là commence le texte très long ...
Je suis à dix mille mètres d’altitude, à bord du vol Paris- Miami de 10 h 55. J’ai pris deux semaines de congés, assez pour dévoiler les dessous de Adena Entertainment. Pourquoi dénoncer ? Je ne supporte plus la folie qui règne dans cette société. Et on me supporte de moins en moins, pour la même raison. Je fais tache. Je suis différent. Je n’adhère plus depuis belle lurette à l’esprit des dirigeants, devenus des fous furieux au fil des années ; des gamins fanatiques de pétards, à qui on aurait confié une bombe atomique. Leur arme est invisible et ses effets, inconnus du grand public. Et pourtant, ils volent, violent, voilent la réalité, en toute impunité. Leurs victimes se comptent par milliers, de l’élite à l’employé. Propos de paranoïaque décérébré ? Vous réviserez votre jugement en tournant les pages de mon journal, médusés par mes révélations. Je vais bientôt sortir mon clavier, mon casque visio, allumer mon portable, et déclencher une onde de choc planétaire, à faire pâlir un tsunami de magnitude cinq.

et pilier du groupe, a intensifié ses recherches sur la modélisation informatique de la vie sous toutes ses formes. Son président, Jean-Pascal Leperre, visionnaire inspiré, a très vite pris conscience de la condamnation à moyen terme de l’expérimentation animale. Bannissement du fait de groupuscules agissant dans l’ombre et détruisant systématiquement toute installation dévolue à cette pratique. Il fallait trouver d’autres cobayes, dont personne ne se soucierait. « Ceux-ci seront cent pour cent informatiques », décréta Dieu Leperre. Une filiale dédiée au développement et à la mise en oeuvre fut créée à cet effet : Adena Systems. Les investissements financiers furent démesurés, à la hauteur de l’enjeu. Le groupe y introduisit une bonne partie de ses actifs, secondés par ceux d’investisseurs extérieurs, persuadés que Adena Pharma deviendrait vite leader incontesté dans le domaine de la modélisation de la vie animale, et fournisseur de services des laboratoires concurrents.